13-Historique
HISTORIQUE DU LOCAL 56
HISTORY OF LOCAL 56
Le théâtre, art vivant, art de l’instant.
Quand le rideau tombe et que le public remonte l’allée vers la sortie, la salle vibre encore des derniers instants de passion. Derrière le rideau, des hommes, des femmes s’affairent à replacer accessoires, décors, éclairage pour le prochain spectacle.
Remonter le temps pour retrouver le début de l’histoire du local 56 n’est pas facile. Beaucoup de choses se sont perdu avec le temps. Il reste quelques photos, quelques souvenirs pour nous rappeler qui nous sommes.
Notre histoire s’inscrit dans l’histoire du théâtre à Montréal.
Le 21 Nov. 1825, John Molson, homme d’affaire respecté, inaugure le premier théâtre professionnel à Montréal, le Théâtre Royal. Familièrement appelé le Théâtre Molson, il était situé rue Bonsecours coin St-Paul. D’une hauteur de 2 étages, il pouvait recevoir près de 1000 spectateurs, contenait 2 rangées de loges ainsi qu’une fosse d’orchestre.
En parvenant à construire ce théâtre, M. Molson et ses associés démontraient avec éclat l’intérêt des montréalais pour les activités culturelles et artistiques.
Le théâtre Molson tomba sous le pic des démolisseurs en 1844 et fut très vite remplacé par le Théâtre Hays du nom de son propriétaire Moses Hays en 1847.
Ce théâtre plus vaste que le précédent était situé sur le Champ de Mars. L’imposant bâtiment de 4 étages qui abritait aussi un hôtel et un commerce connut une bien brève carrière. Il fut dévasté par le célèbre incendie qui détruisit une grande partie de la ville en 1852.
Un autre Théâtre Royal fit son apparition. Plus gros que son prédécesseur, il joua un rôle déterminant dans l’évolution du théâtre local et devint l’une des scènes les plus populaires de la ville.
C’est dans ses mêmes années que le Gésu fit son apparition (1865) suivit de près par l’Académie de Musique (1875).
Dès 1860 , des troupes Américaines et Anglaises se produisaient à Montréal et amenaient avec eux acteurs et équipements de scène. L’ère des troupes de tournées étaient commencées. Elles se relayaient avec régularité sur les scènes locales y présentant leurs derniers succès.
En 1880, au moment où Sarah Bernard entreprenait sa première tournée canadienne, la ville comptait 5 Théâtres.
À cette époque, dans une ville majoritairement francophone, les seuls spectacles offerts par des professionnels étaient anglais. Loin de bouder la scène anglaise, le besoin d’avoir un théâtre francophone se faisait sentir. Les spectacles donnés en français ne représentaient que 5% de l’ensemble de l’activité théâtrale.
À partir de 1892, tous les établissements Montréalais de quelques importances que ce soit passèrent progressivement sous le contrôle New-Yorkais.
Montréal n’avait rien à envier aux autres grandes villes d’Amérique du Nord. Elle vivait au rythme et à l’heure de New-York. Les progrès scénographiques et techniques qui bouleversèrent la scène à la fin du 19em siècle, affectèrent immédiatement Montréal. L’éclairage électrique apparut progressivement sur toutes les scènes locales.
La bourgeoisie Canadienne-Française décida d’avoir son propre théâtre. Le projet du Monument-National était né. Il ouvrit ses portes le 30 sept. 1898.
Au même moment, pour contrecarrer les plans des New-Yorkais, des Canadiens Anglais décidèrent avec l’appui des autorités municipales de construire un théâtre prestigieux qui irait recruter ses productions auprès des producteurs indépendant ou directement en Europe.
Le Her Majesty’s Théâtre fut inauguré le 7 nov. 1898.
Le théâtre situé au coin des rues Guy et Ste-Catherine était le plus beau et le plus moderne de la ville. Il comptait près de 2000 places. Sa construction s’est faite au coût de 100 000 $. Montréal avait enfin son First class Théâtre.
Le 28 oct. 1897, un certificat d’affiliation est signé avec l’American Federation of Labour.
Le 25 Juil. 1898 est signée la charte officiel des employés de scène du local 56. le Her Majesty’s est le premier théâtre syndiqué de la ville.
Montréal est la première ville à avoir un local au Canada. Ses membres étaient pour la plupart des Irlandais et des Anglais.